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Atelier de cuir

Le cuir

Le cuir est un matériau naturel obtenu à partir de la peau des animaux, qui est transformé par les tanneries et les mégisseries pour le rendre imputrescible. Il peut être fabriqué à partir de la peau de mammifères, de reptiles, d'oiseaux ou de poissons par un processus de tannage. Cette métamorphose s’opère grâce au savoir-faire des tanneurs et des mégissiers. Par définition sont donc exclues de cette dénomination toutes les matières non issues de la transformation de la peau animale.   

 

C'est l'une des industries les plus anciennes de l'histoire de l'humanité, utilisée depuis 100 000 ans pour se vêtir et se chausser.

Le cuir a une durée de vie particulièrement longue, et il est utilisé dans divers domaines tels que la maroquinerie, la cordonnerie, la fabrication de vêtements, les meubles, etc. Il a fait l’histoire de l’humanité, de la préhistoire à nos jours (abris, vêtements, guerre, paix, chasse, chaussures et gants, chapeaux et colles, écriture et enluminures), il a fait les révolutions industrielles, accompagné la marche des armées anglaises en Inde et des révolutionnaires français à travers l’Europe, il n’a guère attiré les archéologues et les historiens, pourtant le cuir est depuis toujours le compagnon de l’homme. 

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Une histoire à écrire

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Dès le IIIe millénaire av J-C le travail du cuir est omniprésent en Afrique au Kenya et au Mali, aux Canaries préhistoriques, en Europe centrale en Extrême-Orient. 

En effet, importante était la place que prenait autrefois la peau animale sous ses différents aspects, cuir dur ou souple, peau, fourrure, parchemin… Mais, de l’acquisition de la matière première jusqu’à son traitement à ses usages, l’histoire de l’artisanat du cuir, reste largement à écrire. 

Le tannage végétal et le tannage à l’alun viendraient d’Orient, tandis que l’usage d’huiles de poisson serait déjà en cours dès la préhistoire chez les peuples d’Europe du Nord et les esquimaux. 

Ainsi les techniques du tannage se ressemblent beaucoup de part et d’autre du monde. Elles connaissent des variations locales au niveau de leurs outils, des produits utilisés, des structures aménagées, mais le processus de tannage est sensiblement le même à toutes les époques et dans toutes les régions.

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​De la peau au cuir 

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 La peau est constituée de 3 couches :

- L’épiderme : il est en contact avec l’extérieur

- Le derme : c’est la couche de cellules vivantes, un tissu épais où naissent les poils et les terminaisons nerveuses

- L’hypoderme : qui est une couche de cellules graisseuses, un tissu lâche, en contact direct avec les muscles

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La substance de la peau appelée collagène se compose d’acide aminé aligné comme les maillons d’une chaine, les chaines de collagène sont reliées entre elles et fixées par l’action des tanins. Cette réticulation est appelée tannage qui transforme la peau en cuir.

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Conservation des peaux

 

Pour conserver les peaux fraîches, elles vont être salées avec du sel marin et traitées avec des agents antiseptiques, c’est la méthode du salage. Cela sert à éliminer l'eau des tissus pour ralentir le développement des micro-organismes et donc l’action de putréfaction.

Les peaux sont ensuite empilées de façon à faciliter l’écoulement de la saumure dans un local très humide avec une température de 10° pour améliorer la conservation de celles-ci.

 Après 15 jours, les peaux sont examinées une par une et triées en fonction de leurs attributs : épaisseur, défauts, cicatrices, poids, surfaces…

 

Travail de rivière 

Le travail dit de rivière s’effectue en 5 opérations :

- la trempe : la peau est réhydratée et nettoyée pour retirer les impuretés et les souillures

- l’épilage : retrait chimique des poils

- l’écharnage : retrait mécanique du tissu sous-cutané.

- le confitage : qui a pour but de commencer à assouplir le cuir.

- le picklage : la dernière étape, la peau est acidifiée afin de la préparer à recevoir le tannage.

 

Tannage 

 

Le tannage, c’est l’opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures (végétale, minérale ou combiné). Cette action permet de passer d’une peau putrescible, à une matière imputrescible, résistante à l'eau, à la chaleur et à l'abrasion. 

 

Corroyage

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Le cuir obtenu va subir des traitements chimiques et mécaniques nécessaires à l’obtention de ses caractéristiques, les opérations chimiques confèrent au cuir sa couleur, sa souplesse, sa main… 

Pour la teinture, c’est-à-dire colorer les peaux, elle se fait au tonneau dans un bain d’eau chaude avec le colorant correspondant. 

Lors des opérations mécaniques, son épaisseur lui est conférée par le dérayage, On passe ensuite à l’essorage pour supprimer l’eau encore présente, et la mise au vent permet de l’étirer et de corriger les défauts dus aux plis. Enfin il est séché dans un galetas. 


 

Finissage 

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À cette étape le cuir va acquérir des propriétés spécifiques, notamment sur la texture et son aspect. Ces propriétés permettent d’uniformiser les cuirs issus de la production. Selon les utilisations, on distingue les finissages suivants :

  • Aniline : il met en valeur la surface du cuir en le recouvrant d’un produit transparent. C’est un cuir qui a un très bel aspect, mais dont l’entretien demande une attention particulière. 

  • Semi- aniline : le cuir est couvert d’une couche de pigment légèrement opaque et d’une couche de produit translucide, ce qui permet de cacher de petits défauts. 

  • Pigmenter : le cuir est recouvert uniquement d’une couche de pigments opaques. Il est facile d’entretien et peu sensible à l’eau. 

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composition de la peau
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Le cuir, un matériau durable et écologique

  • Valorisation d’un déchet d’une filière essentielle : le cuir est un sous-produit de notre chaîne alimentaire. Ainsi, tant que nous consommons de la viande, la fabrication du cuir reste un moyen de recycler des restes alimentaires, qui seraient autrement gaspillés ou brûlés.

  • Durabilité (valeur d’usage) : il présente une durée de vie d’un minimum plusieurs dizaines d'années en fonction de sa qualité et de son entretien.

  • Recyclabilité du matériau cuir : le cuir peut être recyclé, il est broyé et mélangé à du caoutchouc naturel (latex) pour créer une pâte. Cette pâte est ensuite séchée et déroulée en fine couche pour en recréer de la matière ensuite teinte. Ce cuir régénéré ou recyclé, est donc un mélange de plusieurs matières.

  • Possibilité de sourcing local : les déchets de peaux proviennent des abattoirs locaux.

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Un co-produit de la chaîne alimentaire

Sans l’industrie du lait et de la viande, le cuir n’existerait pas. Sans l’industrie du cuir, la peau ne serait qu’un déchet de plus à traiter et à éliminer. Aujourd’hui, la peau est ainsi valorisée par l’industrie alimentaire et son commerce entre dans les ajustements complexes de la chaîne de valeur de la distribution de la viande depuis l’éleveur jusqu’au consommateur. (Bovins, ovins, caprins…)

Une industrie à protéger : attention aux imitations et abus de langage

De nombreux médias font souvent référence au cuir. Cette matière a un fort pouvoir imaginaire et est synonyme de qualité dans le temps. Le Conseil National du Cuir et les industriels de la filière se réjouissent de l’intérêt pour cette matière noble, mais souhaitent alerter le public sur une utilisation de plus en plus dévoyée du terme “cuir” et éviter ainsi confusion et tromperie. 

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Le décret 2010-29 du 8 janvier 2010 portant application de l’article L.214-1 du code de la consommation à certains produits en cuir et à certains produits de la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau.” 

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Autrement dit, tout produit fabriqué à partir de fibres de fruits ou de légumes et qui ressemble au cuir ne peut être considéré et ni appelé en tant que tel. Par exemple, lorsque nous lisons dans la presse “cuir d’ananas” ou “cuir à base de champignons”, cette expression est erronée, car il ne s’agit en aucun cas de la peau d’un animal, mais d’une matière végétale mélangée à une résine acrylique issue de l'industrie pétrolière. En effet, derrière ces noms alléchants se cachent des procédés de fabrication parfois polluants, des matériaux non biodégradables et un aspect beaucoup moins glamour... 

Cuir tannage végétal 

Il est l’une des formes les plus anciennes de la fabrication du cuir. Mais il s’agit uniquement de la peau d’un animal qui a été transformé par des tannins végétaux, extraits de feuilles ou d’écorces.

Cuir végétal

Il est souvent cité en référence à une matière issue d’un végétal. Ceci constitue un contresens car cette dernière, par définition, ne peut être appelée ni considérée comme du cuir.

Vegan

Le “vegan” vient englober toutes ces matières non issues de la transformation de la peau animale. Par construction, le véganisme exclut tout produit animal. Le “cuir vegan” n’existe pas ! Il faudrait, là encore, parler de matières issues de composants végétaux.

Ces abus de langage portent souvent préjudice à l’industrie du cuir car ils suggèrent aux consommateurs que le cuir pourrait être autre chose que la transformation d’une peau et visent à induire l’idée d’une équivalence chez le consommateur. Que ce soit en France ou au niveau international, notre industrie veille fermement à ce que sa spécificité et son utilité soient reconnues et préservées. Elle met tout en œuvre pour protéger cette appellation. Elle invite toute marque qui serait tentée d’utiliser l’imaginaire et la noblesse associés au cuir à des fins marketing pour des matières végétales ou synthétiques, à respecter la matière cuir qui, au fil des siècles, a forgé sa noblesse et sa réputation par ses qualités, l’innovation et les savoir-faire qu’elle met en oeuvre.

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